Malheureusement, encore aujourd’hui, le pouvoir absolu existe, et la main mise sur les modes d’information de certains pays est plus qu’inquiétante. La Corée du Nord, la Chine, l’Iran sont les pays recordman de la censure et le traitement des informations est aiguillé de manière à ne rien laisser passer au travers des mailles du filet qui déstabiliserait ou discréditerait le régime, c’est la liberté niveau 0. La Russie quant à elle n’est pas non plus un exemple, les opposants au régime, les journalistes et ceux qui osent s’ériger subissent de graves pressions et parfois des violences physiques.
La censure est de plus en plus difficile pour ces États, car l’essor du Net a permis l’exfiltration d’information, et les échanges peuvent se faire en temps réel s’il y a conflit. Mais la répression est parfois si radicale que beaucoup de citoyens de ces pays se taisent même si la possibilité de parler leur est subitement offerte, par habitude, par peur de représailles sur eux-mêmes ou leur famille. L’omerta est la règle de base de ces régimes.
En Amérique latine, nombreux sont ceux qui sont morts pour avoir dénoncé les narcotrafiquants et la corruption, ne pouvant être protégés par une police qui collabore souvent avec le régime pour « assainir » et liquider ceux qui parlent trop et nuisent à la seule économie juteuse de ces pays.
En symbole de la censure, les prises d’otages de journalistes occidentaux sont courantes dans les conflits en Syrie, Iran, Irak, comme pour signifier qu’il ne fait définitivement pas bon de parler.
Mais la censure se rencontre aussi dans nos pays occidentaux lorsque des affaires d’État éclatent, lorsque les « people » sont exposés dans leur vie personnelle, lorsque des scandales ont du mal à être reconnus en tant que tel... La limite est difficile à maintenir entre ce qui peut et doit être dit publiquement, et l’étalage morbide d’informations racoleuses et peu reluisantes. À chaque journaliste ou rédaction d’appliquer sa propre déontologie pour prendre la mesure de ce qui peut être dit ou non dans des pays où la profession est tout de même assez libre de se prononcer et d’informer. Il s’agit alors de la morale de chacun, quand il faut choisir entre un scoop sordide qui peut rapporter beaucoup d’argent ou le silence plus honorable même si le propre du journalisme est d’avoir fait vœu d’informations. Des questionnements que les pays censurés à l’extrême n’ont malheureusement pas à se poser.
Alors entre liberté, censure, et dignité, le parcours de l’information n’est pas toujours facile à gérer et des associations s’expriment régulièrement pour dénoncer le manque de liberté de la presse dans tel ou tel pays, sur telle ou telle affaire, car la censure peut frapper partout, selon les intérêts menacés par l’information qui tente de percer. Un combat quotidien et une passion pour ceux dont elle constitue le métier.
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